lundi 24 novembre 2008

Entretiens d'actualité n°21

Une contribution de Serge Cottet

ENTRETIENS D’ACTUALITÉ

21

le 24 novembre 2008

Nouvelles. Une Conversation du CPCT-Chabrol, organisée par son directeur, Fabien Grasser, s’est tenue samedi 22 novembre, de 15h à 19h, dans les locaux de l’ECF, avec la participation de Lilia Mahjoub, présidente du Conseil d’administration de ce CPCT, et celle de J.-A. Miller, président de son comité scientifique. L’électrobrochure sera incessamment placée sur le site forumpsy.org, où l’on peut également trouver tous les numéros parus des " Entretiens " ; les échanges de cette Conversation ne seront pas publiés ; en revanche, ceux de la Conversation du CPCT-Bordeaux du mois dernier ont été décryptés, et seront prochainement mis en ligne.

SONIA CHIRIACO : Furor sanandi

Très tôt, Freud mit ses disciples en garde contre la furor sanandi, car il avait découvert que cette tendance des analystes, et plus particulièrement des médecins, allait contre la psychanalyse elle-même : elle l’empêchait. Et si la guérison advenait, ce n’était que de surcroît : Lacan le rappela, reprenant l’avertissement freudien, puis le déclinant en de multiples occasions jusqu’à décentrer de plus en plus précisément la fin de l’analyse de la visée thérapeutique vers le sinthome qui ne se traite pas, ne se résorbe pas. Toutes ces indications n’empêchèrent pas Lacan, qui avait plus d’un tour dans son sac, de donner aux analystes des conseils de prudence thérapeutique, en particulier lorsqu’il les incita à ne pas reculer devant la psychose. Dès le Séminaire III, il donnait des recommandations précises dans ce sens, car il s’agissait bien sûr, de ne pas faire déclencher une psychose compensée en incitant certains sujets à l’association libre, en dérangeant leurs défenses, en les poussant à faire sortir des démons jusque là tapis. Du secrétaire de l’aliéné jusqu’à l’invention psychotique, en passant par le traitement de la jouissance, que d’outils conceptuels précieux! Avec l’orientation lacanienne que Jacques-Alain Miller a poursuivie, nous avons fait nôtres ces outils qui se sont affinés, renforcés. Nous les avons maintenant à notre main, et pouvons, avec déjà un certain recul, témoigner de leur vigueur et de leur efficacité. Les succès ne se comptent plus, au point que les analystes de notre école sont reconnus comme des as du traitement de la psychose ! Néanmoins, personne ne s’y méprend : si la psychose se traite, elle ne se guérit pas.

Dans les journées des sections cliniques, partout dans l’AMP, des cas sont choisis pour être discutés, commentés, on en tire des leçons qui forgent elles-mêmes de nouveaux principes et ceux-ci se transmettent aux plus jeunes praticiens dans le vivant de la clinique psychanalytique. La catégorie de la psychose ordinaire, proposée par Jacques-Alain Miller, a fait sa place dans ce mouvement il y a déjà dix ans, et les cas " rares ", de mieux en mieux repérés, ne le sont plus, bien au contraire. C’est dans ce sillage que sont venus s’inscrire les CPCT. Ils devaient relever le défi de traiter la souffrance en 16 séances gratuites. Le défi fut relevé au-delà de toute espérance.

Aveuglés par leurs succès, les analystes de l’AMP auraient-ils été rattrapés par la furor sanandi ? Je ne le crois pas. À côté de la psychanalyse appliquée à la psychose, car finalement il s’agit surtout de cela, d’autres cures n’ont cessé de se poursuivre dans les cabinets des analystes ; des cures longues où se creuse la béance devant laquelle des analysants nombreux ne reculent pas. Des cures qui se relatent aussi par le détail, dans le secret du contrôle individuel. Et là, nous pouvons être certains que ce n’est pas la furor sanandi qui est au gouvernail, c’est le désir de l’analyste.

SERGE COTTET : Le chemin des écoliers

Le CPCT a été conçu comme une sorte de laboratoire expérimental sans équivalent dans l’Ecole. Il s’agissait de mettre à l’épreuve de la pratique une affinité supposée entre symptômes de la modernité et le dernier Lacan. L’occasion d’institutionnaliser cette affinité c’est la rencontre contingente entre la psychanalyse appliquée, promue en 2001, et la demande sociale : on a saisi l’opportunité pour la psychanalyse de s’inscrire dans le champ social, de démontrer son attention aux dérives de la désinsertion, de contrer les thérapies comportementales inféodées au discours du maître : " L’une des tâches de la consultation est de symptomatiser l’opération contemporaine qui fait du symptôme l’un des noms du sujet " écrivait Hugo Freda en 2003.

Le démontage de la clinique structurale opéré par Lacan avec le séminaire sur Joyce a servi de modèle, en donnant une caution épistémologique à cette recherche. Elle trouvait sa justification avec les nombreux cas de " psychose ordinaire " rencontrés en ce lieu. La justification des cures brèves par Jacques-Alain Miller, avec sa théorie des cycles, permettait d’élucider des effets thérapeutiques rapides obtenus sans suggestion.

Finalement, ce qui paraissait au départ comme une déviation calculée du discours analytique n’avait pas vocation à servir de paradigme pour une nouvelle clinique, mais à répondre présent, à occuper le terrain là où personne ne nous attendait. Sur le plan de la formation, on ne peut pas dire que les jeunes praticiens se formaient comme analyste dans cet engagement. Il faut relever que cette pratique, très proche de celle qu’ils ont en institution, en CMPP ou ailleurs, se trouvait là éclairée, orientée, interprétée par des analystes lacaniens ; occasion unique et à contre pente des soit disantes " synthèses " pour provoquer, à tout le moins, une division de leur être professionnel, une mise en question des standards et des préjugés de leur formation de psychothérapeute.

Cette orientation a ses avantages et ses inconvénients.

1. Les avantages

L’application des concepts du dernier Lacan à la psychose ordinaire obligeait à penser une clinique pragmatique, celle des suppléances plutôt que celle de l’interprétation. Des réquisits épistémologiques trouvaient l’occasion d’ être explicités; ils conduisaient à une clinique du nouage explorant tous les recours que permettent les métaphores du nœud, du trou, de la coupure. On expérimentait une clinique non freudienne autre que celle du déchiffrage du symptôme par l’inconscient ; rien n’est plus démonstratif de la fonction inventive du symptôme que cette clinique. Elle retient la pente naturelle du psychothérapeute : celle de la guérison et de la réparation. Une clinique de la séparation et de la suppléance s’offrait au regard neuf du clinicien. Cette attention aux formes cliniques nouvelles aboutissaient à une dissolution des standards diagnostiques usuels. On a vu des obsessions et des phobies qui ne relevaient pas de la névrose; des don juaniennes délurées qui ne relevaient pas de l’hystérie moderne, des cas rares – une mère maquerelle, un médecin pédophile, une fille parricide et autres représentant d’une cour des miracles interpellant nécessairement le CPCT sur les limites de son acte.

Si l’on distingue deux versants du symptôme, l’un vers l’inhibition et l’angoisse, l’autre vers l’activisme et le passage à l’acte, la nouveauté est plutôt du côté des seconds : une clinique du pousse-à-jouir qu’on tente de freiner. Dans le premier cas, on desserre une identification mortifiante, dans le second on limite le risque vital que comporte un déchaînement pulsionnel autant que l’entrée dans un discours nouveau puisse le faire. Le dispositif concourt à l’invention d’une solution limitant l’errance par le seul lien social qu’il réalise. Le simple fait d’indiquer au sujet son abonnement au mode de jouissance qui le contraint, de le nommer, le divise et le freine. Il ne semble pas au départ déraisonnable de permettre à de sujets de ce type d’effectuer un premier tour qui ménage la mise en acte de l’inconscient et le dispense de parcourir l’infinité des signifiants de son histoire.

On ne peut traiter non de déviation l’attention portée à l’ effet thérapeutique. La création du CPCT le revendique. Il reste seulement à savoir sur quelle efficacité de la parole on s’appuie. Là encore il y a deux voies : ou bien l’adaptation du sujet à l’ idéal social et familial, ou bien l’effet d’apaisement et de soulagement que cette rencontre imprévue permet, à savoir la réconciliation du sujet avec sa satisfaction – que celle ci se conforme ou pas aux normes en vigueur. C’est sur ce point que la clinique dite continuiste est applicable : elle est quantitative, elle mesure les intensités, calcule le plus et le moins, les pressions, les exigences, les degrés de soulagement, les bénéfices ou les inconvénients du symptôme, en fonction du signifiant qu’on introduit. Elle ne dispense pas d’un diagnostic de structure .

On en a un exemple avec le thème de la solitude dans la ville qui a fait l’ objet des journées d’Études du CPCT le 15 novembre. La désinsertion et l’isolement se trouvent dialectisés par un choix du sujet qu’aucune contrainte sociale ou familiale n’explique. À cette occasion, Jacques-Alain Miller a commenté le cas de cette jeune femme de 25 ans, désaccordée de l’ air du temps et de l’impératif de jouissance qu’il commande. Elle a honte d’ être toujours vierge : vieille fille, elle n’est pas une vraie femme. On lui a dit au contraire que sa réserve l’honore en lui faisant valoir les mérites d’une femme libre, position que toutes lui envient. Compte tenu de la structure de la personne, il n’ a pas paru opportun de la pousser vers l’homme.

L’idéal, on le sait, " est serf de la société ". Jamais le consultant au CPCT n’a été encouragé a servir de guide dans la réalité ni de mentor. Il s’agit de mettre plutôt en fonction une thérapie critique du signifiant maître.

On ne peut prétendre, d’ailleurs, que le discours du maître n’ait pas sa place dans le dispositif. C’est la consultation. Elle sélectionne les sujets (dans tous les sens du mot) et elle oriente. Une " focalisation " du signifiant dans les premiers entretiens limite et prévient un emballement de l’inconscient considéré comme préjudiciable à l’intéressé. On a donc l’idée de ce qui est traitable au CPCT et de ce qui ne l’est pas, en cherchant dans le symptôme lui-même ce qui protége le sujet du pire. Tels ces SDF qui refusent les solutions de logement et les foyers qu’on leur propose préférant leur errance à une localisation de leur être dans le collectif, anticipant eux mêmes un déclenchement psychotique en cas d’insertion abusive. Une patiente me disait que travailler au bureau est pour elle un tombeau. La visée pragmatique de la focalisation, qui consiste à isoler dans le matériel aussi bien ce qui peut faire lien social ou suppléance dans la perspective de remédier à la précarité symbolique, doit permettre à priori de calculer les risques et d’éviter une psychanalyse sauvage. Seule la formation rigoureuse du clinicien concernant le réel du symptôme permet cette évaluation.

Il est vrai que l’injection d’un signifiant nouveau dans ce cadre court-circuite l’interprétation : elle est défendable par les effets de séparation qu’elle produit, pourvu qu’elle déprenne le sujet d’une identification. S’agissant des adolescents, P. La Sagna fait valoir cette clinique de la séparation. Comment fait-on renoncer une jeune fille à une grossesse précoce ? Comment un symptôme dépressif est déplacé sur ses origines familiales ? Comment un acting-out est évité? On ne saurait dire si ces interventions mettent ou non l’inconscient au travail, ce qui est sûr c’est que le sujet est en mesure d’associer son malaise à un signifiant nouveau. Des résultats on été obtenus à ce sujet, dans le sens de la suspension d’une désinsertion – comme si les vertus du dialogue et de l’écoute trouvaient, dans le champ social, une suite, un débouché inattendu. C’est cela le transfert au CPCT, le déplacement dans le champ social des acquis du dialogue. La possibilité d’une transcription dans le champ familial et professionnel d’un dire impossible jusque là.

2. Les inconvénients

a. La contre-expérience : On a désigné par là la cure-type en seize séances : l’idéal type d’une cure menée au CPCT devait dispenser le sujet d’une prolongation de sa thérapie à l’extérieur. On supposait le sujet d’emblée désabonné de l’inconscient sans toujours calculer les risques de lui en constituer un pour l’avenir.

Dans les conditions où les préoccupations concernant la structure étaient sous évaluées, la proximité était grande entre le rejet de l’inconscient dans la psychose et le désabonnement de l’inconscient comme indice de fin d’analyse dans la doctrine. D’où le glissement entre, d’une part, l’épuisement des signifiants dans le déroulement d’une cure orthodoxe et l’absence d’analyse, purement et simplement. Disons qu’un certain modèle de fin d’analyse lacanienne, notamment l’identification au symptôme, s’est vu promu comme paradigme à réaliser sans qu’un travail de fond ne se fasse sur l’opportunité d’un déchiffrage ou non du symptôme.

L’analogie entre passe et cure au CPCT vient de là. Seule la séduction opérée par les concepts voisins du désabonnement ont pu l’inspirer. Elle est évidemment fallacieuse. Que les consultants soient considérés comme étant eux-mêmes dans la passe au titre d’être confrontés avec cette clinique du symptôme relève de la plus grande confusion. Il est vrai que cette élucubration n’a jamais constitué une orientation majoritaire de la pratique. Ainsi, on ne peut pas dire que le travail effectué court-circuitait la passe ni les standards de la psychanalyse pure. Au contraire, c’est une application abusive de la culture de la jouissance et du sinthome qui a mobilisé dans la contre-expérience les questions cruciales de l’ Ecole sur la fin de l’analyse, alors qu’il n’était même pas question dans la plupart des cas d’en commencer une. Ce n’est pas la première fois que cela se produit : il est arrivé parfois que certains symptômes de la psychose inspirent les psychanalystes dans leur effort de transcrire les moments de passe comme franchissement.

Les questions diagnostics, souvent négligées en fonction de ce standard prestigieux, ont par bonheur fait à nouveau surface rendant nécessaire la confrontation avec la clinique classique (par exemple, la névrose obsessionnelle féminine travaillée à l’ ECF par Esthela Solano).

b. La sous-estimation des problèmes liés au transfert comme les moyens employés pour empêcher sa mise en acte procèdent d’un coup de force qui n’est rien moins que la résistance du psychanalyste.

Quel photographe artiste peut régler l’angle d’ouverture de l’inconscient, quel plombier obstiné peut en assurer la fermeture ? D’ailleurs on sait que la fermeture autoritaire de l’inconscient ne coupe pas la voie à la dialectique du transfert. La résistance de l’analyste ne l’empêchera pas de se manifester comme le réel que l’on n’attends pas. La prolongation du traitement au-delà de la limite standard est donc nécessaire dans bien des cas. Sans produire de statistiques à ce sujet, on doit admettre qu’au moins un cas sur trois continue le traitement à l’extérieur avec un autre thérapeute que ce soit en libéral ou en institution.

c. La durée : on peut discuter sur le forçage du temps. Le temps du CPCT est non pas réel mais symbolique et social. On a beau dire que c’est une clinique du réel, celle-ci suppose le temps logique. Or c’est ce dernier qui est aboli. Le temps des horloges ne donne pas au sujet tout le temps pour comprendre mais l’accélère. Cette accélération trouve d’ailleurs des justifications indépendantes de la demande sociale : elle est irréductible à la performance thérapeutique qu’elle commande. Cette accélération est certes légitimée par la sélection qu’on a fait préalablement : celle du symptôme le plus accessible à sa rectification et à son traitement dans le social. Une anticipation du moment de conclure est obtenue, mais, il faut bien le dire, par un forçage institutionnel. C’est pourquoi il peut y avoir contradiction entre topologie et temporalité, la " topologie et le temps " – c’est un sujet de travail de psychanalyse pure sur lequel devrait s’articuler le CPCT. Rien ne prouve que l’arbitraire du temps imposé convienne aux nouages, ni que les coupures réalisées subsistent une fois pour toutes.

3. Les groupes dits de contrôle, la formation et l’École

Ces groupes fonctionnent sur le modèle des séminaires de la Section clinique et de l’Atelier de psychanalyse appliquée. On discute en commun de cas. Ce sont des groupes d’élucidation des pratiques où chaque consultant présente un cas et indique séance par séance l’orientation suivie, les résultats obtenus, la suite à donner. Le terme de cartel ne convient pas car ce n’est pas le produit propre à chacun qui est dégagé, mais à travers un cas particulier un travail collectif se fait. Contrairement au contrôle classique on ne peut pareillement impliquer le consultant dans un acte commandité et dont l’institution est responsable. Le CPCT y joue aussi sa partie. Cela d’autant plus qu’on a mis en avant le transfert à l’institution plus qu’à la personne. Une mise en commun du problème oblige chacun à se demander quelle orientation il aurait donner à un pareil cas. On recherche en commun les meilleurs outils fournis par la psychanalyse pour le traiter. La suite à donner, c’est-à-dire le suivi du cas, est l’objet même de l’élaboration du groupe. Ce problème crucial est au coeur des discussions lors de la RIM. Il ne saurait se réduire à des recettes de savoir faire, aux modes de raboutages de l’ego chez les dropout et les précaires.

L’effet de formation est indéniable. La plupart des témoignages fournis par les jeunes cliniciens est sans conteste. C’est l’occasion ou jamais de mettre entre parenthèse un savoir prémâché et d’inventer quelque chose que la singularité du cas suggère. Il faut inventer la formule du diagnostic, concevoir le traitement comme solution élégante et non comme soin. Le retard de la clinique sur les formes modernes du symptôme oblige à une mise à jour.

La singularité et l’étrangeté même de certains cas déclenche un brainstorming sans équivalent ailleurs : il désespère les certitudes acquises, les syntagmes figés qui habillent trop large, le confort de l’orthodoxie. Ce transfert de travail, en stimulant la recherche, doit en bonne logique converger sur la psychanalyse pure. L’apport qu’il constitue pour l’ Ecole ne doit pas rester en marge. Les mêmes principes d’orientation, la même épistémologie sont à l’œuvre. En ce sens, une contribution à la doctrine du symptôme peut s’élaborer au CPCT. Elle aide, entre autres, à différencier les restes symptomatiques qui cernent l’incurable d’une cure analytique d’avec les formes de suppléances entrevues dans l’institution.

Il n’est pas démontré que les jeunes consultants utilisent cette opportunité pour court-circuiter leur formation à l’Ecole. L’institution ne tient pas lieu d’école parallèle. Les consultants viennent de l’École, sont en analyse à l’École, passent par le CPCT et y retournent. Les témoignages sont nombreux pour dire les effets qu’ ont eu sur eux le travail en ce lieu comme favorisant leur transfert à l’École loin de les en détourner : demande de contrôles individuels, stimulation pour un travail de doctrine plus approfondi dans les séminaires, réinscriptions à la section clinique, etc. À cet égard, le CPCT devrait ainsi renforcer la Section clinique plutôt que d’avoir à suppléer les carences des pouvoirs publiques en matière d’aide et de soin. Encore moins doit-il entrer dans la perspective de faire du chiffre à cette occasion.

Le risque évoqué par Lacan, " d’enrôlement du praticien " dans le social, rappelé récemment par Jacques-Alain Miller est grave. À mon sens il n’est pas consubstantiel au CPCT ni à la psychanalyse appliquée à la thérapie, à condition de refuser les offres sociales qui lui feraient oublier " que sa responsabilité première est à l’endroit du langage ".

Le futur " psychanalyste du XXIème siècle ", s’il tient compte de l’avertissement, ne fera pas une économie dans sa formation sous prétexte d’un détour au CPCT. C’est le chemin des écoliers entendu de la bonne façon. Celui qui le ramène à l’École, riche de son égarement hors des sentiers battus.

PUBLIÉ 74 RUE D’ASSAS À PARIS 6è PAR JAM